Quartier MuyssaertUn projet déployé sur le temps longAmorcé en 2015 par rapport à un état d’équilibre à atteindre en 2050, le projet paysager associé à la mutation de l’îlot Muyssaert réside en une valorisation des dynamiques naturelles. Aujourd’hui, que ce soit au niveau fonctionnel ou sensoriel, le quartier est dominé par la voiture et les infrastructures qui lui sont associées. En proposant de libérer les sols de cette emprise, grâce à une économie promulguant d’autres modalités d’échanges, de transport et de société, la surface foncière mise à disposition du quartier devient considérable. Emploi des ressources localesPlutôt que de penser la ville du futur comme protégée par une nappe de verdure, nous proposons de considérer la végétalisation du site comme un processus durable, à même d’intégrer la logique du modèle d’économie circulaire. Ainsi, la terre végétale existante du site peut être mobilisée de sorte à reconstituer des îlots de fertilité. Ceux-ci sont répartis sur une trame suffisamment rapprochée pour que leurs écosystèmes puissent être mis en synergie, tandis que leur dimensionnement permet un développement autonome et autorégulé. Fertiliser pour végétaliserPour les sols, la priorité est à la fertilisation, qui permettra le développement d’une végétation généreuse. Pour ce faire, il convient de convertir la majorité des surfaces minérales imperméables en un tissu poreux et vivant. Un amendement est apporté régulièrement, de sorte à consolider la régénération des sols à partir d’un substrat produit localement. Les îlots de fertilité sont les premiers plantés et travaillés avec soin. Les surfaces à végétaliser restantes sont parallèlement guidées pour se développer de manière plus spontanée. Ces décalages créent des temporalités à la fois subtiles et contrastées, qui donnent toute leur profondeur aux ambiances du paysage. L’arbre se déploie dans l’espace public selon trois motifs: l’îlot circulaire, l’alignement et l’îlot ovale redessinant les voiries. Il s’agit de rendre compte de l’intérêt à porter aux arbres en tant que marqueurs de spatialités et d’usages, à savoir «l’espace-vécu». Effort collectif, gains maximisésL’arbre accompagne également les jardins privés sous la forme d’arbres fruitiers plantés dans chaque parcelle. Les fruits sont collectés par chacun puis redistribués, échangés dans les coopératives. Un espace commun est aménagé dans chaque îlot bâti de sorte à pouvoir se rassembler, troquer et produire du compost à partir des déchets alimentaires. L’eau infiltrée, génératrice de nouvelles spatialités urbainesAfin d’irriguer les sols fertiles à partir des eaux pluviales, celles-ci sont guidées vers les îlots de fertilité, en passant par des fossés drainants au coeur des espaces végétalisés. Ces légers décaissés serpentent dans l’espace public, induisant la redécouverte de cette ressource de plus en plus précieuse. Par sa simple présence, l’eau contribue à rafraîchir l’air environnant en diminuant l’effet d’îlot de chaleur et de fait, limite les consommations de froid. Il s’y développe une flore spécifique des zones humides, de type ripisylve. |
ProjetCatégorieVille Année2015 TypologieQuartier & îlot Lieu59000 Lille Surface12 ha StatutConcours (2e) MOEDF, Ville de Lille MandataireAJAP 14 Maîtrise d’œuvreUrbanisme, architecture, paysageEnvironnementÉquipeGrégoire Bassinet, Anaïs Costeramon, Rémy Turquin Références
BibliothèqueLandscape Book |