Musée d’histoire de Vienne

Le Rhône et son coteau

Le site du projet se situe dans le lit majeur du Rhône, près de la confluence avec la Gère, au cœur du tissu historique de Vienne. La parcelle est à l’intersection d’une rue commerçante étroite, la rue Boson, parallèle au fleuve, et d’un axe perpendiculaire regroupant la rue Saint-Georges, la place Saint-Pierre, le boulevard et le square de la République. L’espace public voisin, la place Saint-Pierre, reste aujourd’hui largement sous-exploité, bien qu’il bénéficie d’atouts remarquables : proximité du Rhône, alignement de platanes, église Saint-Pierre. Actuellement, cette place est principalement un parking. Le projet, conformément au programme du musée qui prévoit la suppression de la moitié des places de stationnement, propose de rendre piétonne une bande ombragée par les arbres, reliant le quai du Rhône à la rue Boson.

Fond, substrat, forme

Le projet s’appuie sur les résonances entre les différentes strates du lieu. On observe une cohérence entre la diversité des collections du musée et la composition hétérogène de la parcelle, issue de plusieurs propriétés réunies. Cette pluralité, loin d’être un défaut, devient une richesse que le projet cherche à révéler, sans en forcer le contraste. La forme intègre donc cette multiplicité comme une qualité.

Intérieur et extérieur

En 1748, le plan de Rome dessiné par Giambattista Nolli représente en noir les masses bâties privées, et en blanc les espaces publics et les intérieurs accessibles comme les églises ou théâtres. Il suggère ainsi une continuité du sol, une fluidité du parcours piéton, brouillant les limites entre dedans et dehors. Ce principe inspire notre projet. À Vienne, les différentes constructions réunies en un seul ensemble architectural créent une féconde ambiguïté entre intérieur et extérieur. Le sol devient le fil conducteur : des murs extérieurs deviennent intérieurs, une large concavité invite à pénétrer dans la parcelle, les anciens emplacements de fondations deviennent cheminements, le sol de la place se prolonge dans l’accueil du musée, des blocs sculptés s’intègrent au jardin, des calades et mosaïques sont déployées au sol…

Le parvis de l’église

Un des partis pris majeurs est la préservation des abords de l’église Saint-Pierre. Ce parvis incarne une forme d’élégance que mérite un tel monument. Le programme du musée demande la conservation de la clôture, ce que nous respectons, tout en proposant d’ouvrir cet espace au public à terme. La question des modalités d’ouverture reste à préciser avec vous.

Le patio

Situé à l’arrière de l’église, en lien direct avec l’entrée du musée, le patio est organisé selon les traces d’anciennes constructions révélées par les fouilles. Les zones construites deviennent les allées de gravier, les vides sont plantés. Le terrain est nivelé sur un seul plan, avec graviers calcaires et voliges minérales. Des bordures d’Ilex crenata structurent les massifs composés de vivaces et d’arbustes adaptés au climat local et à l’ombrage : Cornus kousa, Fatsia japonica, Euonymus alatus, Corylus avellana, Hydrangea quercifolia, Ilex aquifolium, Dryopteris filix-mas, Acanthus mollis, Hydrangea paniculata, Corylopsis pauciflora, Blechnum spicant, Convallaria majalis, Helleborus foetidus, Equisetum hyemale, Euphorbia characias, Persicaria amplexicaulis ‘Speciosa’, Geranium macrorrhizum. Les blocs sculptés autrefois alignés contre l’église sont déplacés dans le patio.

Le jardin boullu

Si la nouvelle architecture modifie la perception de la maison Boullu, son jardin conserve une grande simplicité. Il évoque celui d’une demeure privée. Le cheminement s’aligne sur l’axe de la façade, et une terrasse minérale permet d’y installer un café. La palette végétale est plus familière : muguet, iris, hortensias, lilas… Ce jardin contraste subtilement avec les autres espaces du projet. L’entrée du musée par le jardin Boullu offre une expérience bien différente de celle de la place Saint-Pierre.

Projet

Maîtrise d’œuvre

Équipe

Références

1. Nuova Topografia Di Roma