Jardin du palais des fêtesLe projet de paysage est issu du croisement de plusieurs axes : la volonté d’exploiter pleinement un jardin existant qui ne manque pas de richesse, le désir d’établir une continuité spatiale, une complémentarité entre l’architecture et le non-bâti et le souhait d’équilibrer au mieux les attendus programmatiques, les usages contrastés. La richesse de l’existantLe jardin s’ouvre pleinement vers le boisement de coteau, aujourd’hui dense, qui constitue un « fond de scène » et qui potentiellement s’ouvrira plus tard davantage et ménagera une vue sur le parc des corniches lorsqu’il sera construit. Quelques beaux arbres, deux marronniers, un chêne, trois pins, un frêne, des érables clairsèment la parcelle. Ils seront tous conservés : le projet se dessine autour d’eux. Au sol, une flore rudérale colonise et participe à la fracturation des patchs de sol minéralisés. Quelques traces de peinture sur l’enrobé craquelé, un cercle, des marelles, nous renseigne sur les usages d’un passé proche. Ces traces seront en partie conservées. La continuité bâti/non-bâtiLe nouveau palais des fêtes de Romainville s’organise autour d’une transparence, d’une ouverture qui relie la rue au jardin. Ce lieu dessert la majeure partie des programmes. Il joue le rôle d’un espace public, d’une nouvelle place, d’une nouvelle rue qui traverse le bâtiment et qui témoigne de la grande accessibilité des événements se tenant dans le palais. Cette traversée n’est pas qu’un couloir dans la mesure où un bar et un patio participent à la vitalité de cet espace. Le jardin s’appuie en priorité sur cette structure de « rue intérieure/extérieure». Dehors, le prolongement de cet axe est matérialisé par un opus incertum qui métissera des blocs de sol existant en réemploi et des dalles calcaires (en référence à la nature du coteau). Une rampe reliant le palais au jardin vient délicatement contourner un marronnier existant. L’ensemble des usages récréatifs et contemplatifs du jardin, l’aire de jeux, la/les construction(s) légère(s), le belvédère et le lien vers le parc des corniches, entrent en interfaces avec cet espace. L’équilibre des programmesL’aire de jeux (600m2) occupe toute la surface du centre du jardin. Notre choix est de ne pas créer une grande étendue uniforme et de différencier la surface et les structures de jeux. Le cahier des charges qui encadrerait la conception de la structure de jeux définirait un objet continu et multiple. Cette structure serait chahutée et aérienne lorsqu’aménagée sur du sol souple (150m2). Elle serait basse et continue lorsque disposée sur une pelouse (450m2) et deviendrait un banc lorsqu’arrivant sur la surface minérale du jardin. Le bois serait privilégié. La/les construction(s) légère(s) vient/viennent se disposer autour de la traversée. La largeur de cet espace permet de s’adapter à de multiples organisations et formes. Le belvédère et le lien vers le parc des corniches constituent le bout de l’axe. Ils font la liaison avec le fond de la parcelle. Leur conception serait à affiner lors d’échanges avec l’équipe de maîtrise d’œuvre du parc des corniches. La surface logistique est composée d’une aire de retournement et d’une voie reliant cette dernière à l’espace de déchargement de la salle événementielle. L’aire de retournement profite d’une concavité de la parcelle localisée derrière la cour technique de l’école élémentaire Paul Vaillant-Couturier. La « rue intérieure/extérieure » coupe la voie reliant l’aire de retournement à l’espace de déchargement de la salle événementielle. A cet endroit, le conflit d’usage est résolu par un grand portail ouvert-fermé : fermé pour la voie lorsqu’ouvert pour la rue et fermé pour la rue lorsqu’ouvert pour la voie. Les deux flux ne se croiseront jamais. La composition végétaleLa palette végétale s’inspire très largement de la végétation du coteau. Le patio au cœur du palais des fêtes est conçu comme un fragment de boisement apportant ombrage et fraîcheur à la terrasse du bar. La strate arborée est composée d’essences forestières : l’érable champêtre (Acer campestre), le charme (Carpinus betulus), le noisetier (Corylus avellana), le sureau (Sambucus nigra). La strate arbustive abrite des sujets aux feuillages plus singuliers (Mahonia x media, Chamaedorea microspadix, Daphne laureole). Une strate basse et tapissante recouvrira la majeure partie du patio (Gallium odoratum, Aegopodium podagria, Ajuga reptans, Helleborus foetidus, Blechnum penna marina, Sanicula europea). Dans le jardin, la prairie de l’aire de jeu est fleurie (Calendula officinalis, Malva sylvestris, Papaver rhoeas, Borago officinalis, Chrysanthemum leucanthemum, Taraxacum officinale, Foeniculum vulgare…). Entre les dalles de l’opus incertum, on retrouve la flore rudérale spontanée. Les différentes haies qui viennent clore les différents espaces sont de type bocager (Acer campestre, Carpinus betulus, Crataegus monogyna, Mespilus germanica, Prunus avium, Prunus mahaleb, Prunus spinosa, Sorbus aucuparia, Cornus mas, Corylus avellana, Euonymus europaeus, Ligustrum vulgare, Lonicera xylosteum, Rhamnus frangula …). Les deux nouveaux arbres de l’aire de jeux sont des Pterocarya fraxinifolia. Ils apporteront à ce jardin une dimension légèrement exotique, avec cette fructification retombante caractéristique et un feuillage automnal flamboyant. |
ProjetCatégorieJardin Année2017 TypologieJardin & parc publique Lieu93230 Romainville Surface3200 m² StatutConcours (2e) MOVille de Romainville MandataireFlint Maîtrise d’œuvreArchitectureIngénierieScénographieÉquipeGrégoire Bassinet, Rémy Turquin Références |